Venant il y a qqes semaines d’opérer ici une (aussi exceptionnelle : 3 cas locaux personnels en 25 ans) tumeur à cellules géantes du deuxième métatarcarpien avec revue de la littérature, l’observation suivante m’a paru des plus intéressantes : même incertitude, même décision.
La radio initiale
Elle montre une lacune phalangienne, avec peut-être quelques signes de remaniement fracturaire.
Une immobilisation est décidée devant ce probable chondrome bénin qu’on projette de greffer ensuite…
Quelques semaines passent…
Les douleurs s’aggravent.
La radio montre que la lacune progresse rapidement.
Est décidée une biopsie respectant toutes les règles:
- abord direct intrafocal
- sans décollement,
- histologie renseignée.
- spacer ciment
La corticale est soufflée et pellucide…
Pour préserver l’avenir…
On s’abstient de toute greffe d’emblée mais on réalise un « spacer » en « ciment ».
L’histologie précise (confirme ?) alors qu’il s’agit d’une tumeur à cellules géantes intra-osseuse.
Ces tumeurs seraient strictement bénignes mais présenteraient une agressivité locale importante, et un potentiel d’essaimage pulmonaire…
Ici, le bilan d’extension est négatif.
Dans ces conditions, l’exérèse est large des tissus pouvant contenir un reliquat tumoral.
Cela oblige à sacrifier les articulations métatarso-phalangienne et inter phalangienne.
L’histologie confirme la présence de foyers résiduels dans ces zones.
La recoupe passe en tissu sain.
La continuité est assurée par une greffe iliaque tri-corticale, vissée.
Un an après…
Avec quelques péripéties (chute, choc direct…), la greffe est consolidée des deux côtés.
On enlève le matériel…
La fonction est excellente
Cette jeune fille refait du sport, se chausse comme elle aime, elle n’a pas mal.
Elle a commencé ses études de médecine.
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